Bien que son architecture ait évolué au fil des siècles, certains attributs caractéristiques du château fort initial demeurent. Ainsi, ses douves qu’il faut franchir pour pouvoir entrer dans la bâtisse. Si un pont-levis permettait de les traverser au Moyen Âge, il a été remplacé par un pont de pierre au XVIIIe siècle. Le site a, en effet, peu à peu perdu sa vocation militaire et ses habitants l’ont aménagé en résidence de plaisance. Il faut, par exemple, imaginer que certaines fenêtres des tours étaient à l’origine des meurtrières qui permettaient de se défendre et que les chemins de ronde ont été remplacés par des ailes, dont trois sont toujours visibles. Que de changements, donc, depuis la construction de la première tour en 1099 et le château actuel, dont les dernières transformations importantes (notamment la destruction de l’une des ailes) datent du début du XIXe siècle !
Plusieurs propriétaires se sont succédés dans ce lieu chargé d’histoire situé à la limite des anciennes provinces du Poitou et du Limousin. Le château de Rochebrune appartient initialement aux seigneurs de Chabanais, puis à Blaise de Montluc au XVe siècle. En 1765, il est vendu au général Pierre Dupont de l’Étang qui a participé aux campagnes napoléoniennes et dont la famille de Richemont, propriétaire des lieux depuis 1920, conserve de nombreux souvenirs : mobilier, tableaux…
Depuis plusieurs années, le château de Rochebrune se visite et son intérieur témoigne également du passage de ses différents propriétaires. Du Moyen Âge à l’Empire en passant par la Renaissance, le mobilier, les cheminées, mais aussi les plafonds peints et décorés aux armoiries des princes de Chabanais sont autant d’empreintes du passé que l’on peut découvrir au fil des pièces agréablement meublées et agencées. Vous l’aurez compris, si vous passez par Étagnac, la visite du château de Rochebrune s’impose.
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