Parmi les sites remarquables de Charente-Maritime, la corderie royale de Rochefort est un incontournable. Après avoir été pendant deux siècles, le lieu de fabrication des cordages destinés aux bateaux de guerre, elle accueille aujourd’hui le centre international de la mer, ainsi qu’administrations et médiathèque de la ville.

La Charente-Maritime compte plusieurs constructions atypiques sorties de terre au fil des siècles. C’est le cas de la prestigieuse Corderie royale de Rochefort du XVIIe siècle, située au cœur de l’ancien arsenal maritime de Colbert, à proximité du bassin de l’Hermione. Celle que l’on surnomme le « Versailles de la Mer » impressionne par ses dimensions : étendue sur 374 mètres, pour une largeur de 8 mètres, elle est plus longue que la tour Eiffel n’est haute !

 

 

 

De 1666 à 1669, près de 700 ouvriers, sous la direction de l’architecte Blondel, se sont relayés pour élever ce bâtiment hors norme. Un soin tout particulier a été apporté à la façade face à la Charente, à la vue de tous les navires. Celle-ci, dotée de pierres de taille, de croisées et de lucarnes à frontons ornées de boules, symbolise la grandeur du pouvoir du Roi Soleil. Inversement, la façade orientée vers la ville est sobre et strictement fonctionnelle.

Pendant près de deux siècles, la Corderie royale a fabriqué les cordages nécessaires aux bateaux à voile de la marine de guerre. Le cordage, fait à partir de chanvre, devait être réalisé d’un seul tenant afin de lui assurer une solidité maximale, ce qui explique les grandes dimensions de la bâtisse. Les navires les plus importants de l’époque nécessitaient jusqu’à 100 kilomètres de cordages !

 

Mais, face à la modernisation des techniques navales, comme l’arrivée de bateaux à vapeur ou l’apparition de câbles d’acier, son activité a décliné dès le milieu du XIXe siècle. La production a progressivement ralenti jusqu’à être totalement arrêtée en 1862. Réaffectée à d’autres usages, la Corderie royale a définitivement cessé ses activités lors de la fermeture de l’arsenal de Rochefort en 1927. Entièrement incendiée en août 1944 par les troupes allemandes, puis rachetée par la ville et reconstruite entre 1976 et 1988, elle abrite aujourd’hui plusieurs administrations, la bibliothèque-médiathèque de la ville et, depuis 1985, l’aile sud renferme le passionnant Centre international de la mer, centre d’interprétation à vocation maritime.