C’est un petit coin de paradis, préservé et sauvage, aux longues plages de sable fin, parmi les plus belles de la Côte Atlantique. Perle de l’Estuaire de la Charente, l’île d’Aix est un bijou posé sur l’eau, auquel on accède uniquement par bateau. Ici, pas de voiture, on y circule tout en douceur, au gré des marées, dans un écrin de verdure classé site naturel remarquable. Embarquement immédiat à la découverte d’une île Aix-ceptionnelle !

Un voyage vers un monde éloigné

Prendre un ticket pour l’île d’Aix, en Charente-Maritime, c’est partir pour un autre monde, loin de brouhaha du continent. Aucun pont pour s’y rendre, aucun passage à marée basse, seulement un bac qui fait la traversée quotidiennement. Vingt minutes sont nécessaires au départ de Fouras-les-Bains pour rejoindre ce petit croissant de terre de 3 km de long et 700 m de large. Ici, entre criques et maisons aux volets colorés, on profite d’un panorama à 360 ° sur les pertuis charentais et le mythique Fort Boyard, situé sur le cadastre de la commune d’Aix.

Aux côtés de l’ancien sémaphore en pierre, l’emblème de l’île vous accueille : un phare rouge et blanc à deux tours, hautes de 25 m, construit en 1889. Au sommet, on peut apercevoir d’autres bouts de terre au nom célèbre : l’île Madame, l’île d’Oléron et l’île de Ré. Un havre de paix qui se parcourt à vélo, en calèche, ou à pied : 2h sont nécessaires pour faire le tour d’Aix.

Un patrimoine historique riche

Et si cet écrin de verdure et de sable de 250 habitants attire près de 5000 visiteurs chaque week-end à la belle saison, ce n’est pas tant pour la beauté de ses paysages que pour son histoire et son riche patrimoine. Au XVIIe siècle, l’île d’Aix devient la pièce maîtresse du dispositif de défense de l’arsenal de Rochefort. Vauban, célèbre ingénieur et maréchal de Louis XIV, y construit de nombreux ouvrages dissuasifs aujourd’hui classés, comme le fort Liédot ou encore le fort de la Rade. Il dessine également le plan du bourg, avec de larges allées qui permettent le passage des convois militaires.

Mais c’est une autre figure de l’Histoire de France qui va marquer l’île de son empreinte. En 1808, Napoléon 1er renforce les fortifications d’Aix et débute la construction du fort Boyard. En 1815, avant son départ en exil pour Sainte-Hélène, l’empereur retourne sur l’île pour passer quatre nuits dans la maison du commandant de la garde, devenue aujourd’hui un musée… grâce à un autre Napoléon !

 

La marque des Gourgaud

En 1926, le baron Napoléon Gourgaud, richissime dandy parisien et arrière-arrière-petit-fils du général Gourgaud, aide de camp de Napoléon 1er, rachète la maison du commandant. Avec sa femme Eva Gebhard, une américaine fantasque, il y rassemble des meubles et objets de l’époque napoléonienne, enrichis d’archives et d’objets personnels.

Tombé en amour pour Aix, le couple va rapidement marquer le paysage de l’île : lui, grand amateur de chasses au Kenya et collectionneur de masques et d’objets d’Art premier, va y créer un atypique musée africain. Elle, mordue de rose, fera repeindre de nombreuses maisons de l’île. Une coquetterie encore visible aujourd’hui sur les façades du bourg. Le baron et la baronne Gourgaud créent également la Société des Amis de l’île d’Aix en 1925, afin de restaurer et protéger le patrimoine et se portera acquéreur des fortifications, remparts et douves entourant le bourg. Aujourd’hui encore, un circuit original permet aux visiteurs de découvrir le couple et son destin, intimement lié à l’histoire d’Aix.

 

Une île aux allures de petite Corse

Un sentier de découverte incontournable qui complète plus de quinze kilomètres de voies aménagées pour mieux percevoir toutes les richesses naturelles et patrimoniales de l’île. Ponctuée de criques aux eaux limpides et de vastes forêts de chênes verts et de pins maritimes, Aix a des airs de petite Corse. Ses cinq plages, entre sable et rochers, rappellent le caractère sauvage de la plus méridionale des quinze îles du Ponant. Nul doute que les paysages de cartes postales de l’île d’Aix, trompés par une lumière changeante, raviront autant les cœurs que les yeux.