Habité par 610 âmes seulement, Semur – Senemurum comme on l’appelait au temps des Romains, qui l’habitèrent après les Gaulois – doit sa réputation aux éléments de patrimoine qu’il recèle, notamment le prieuré Saint-Hugues et la collégiale.
L’important bâtiment que nous remarquons avant d’arriver en provenance de Marcigny, depuis la route, abrite la maison-mère et le noviciat des Sœurs apostoliques de la Communauté Saint-Jean. Mais à la création de cet ensemble, en 1830, c’est un petit séminaire qui était établi ici. Lieu d’accueil pour les personnes âgées dès 1911, il retrouvera sa vocation première après la guerre, avant que ne s’y installent les sœurs, en 1992. La collégiale Saint-Hilaire, dernière église romane construite dans le Brionnais, est beaucoup plus ancienne puisqu’elle fut édifiée au XIIe siècle, sous l’influence de sa voisine clunisienne.
Trois éléments en font toute la particularité : le chevet, le clocher octogonal, et les trois portails, dont le principal possède un Christ en gloire entouré de deux anges. Le lien avec Cluny se fait plus évident quand on sait que le troisième bâtisseur de Cluny n’est autre qu’Hugues de Semur, né dans le château local. Château qui mérite que l’on s’y penche quelques instants…
Situé sur un éperon rocheux, le château fort Saint-Hugues est l’un des plus anciens de Bourgogne. Il n’en demeure aujourd’hui qu’une tour rectangulaire haute de 22 mètres, deux tours rondes et ce qu’il reste d’une poterne, cette porte dans la muraille qui permettait aux habitants de sortir ou d’entrer sans être vus de l’ennemi (celle du château Saint-Hugues a été bouchée au XVIIIe siècle). Le monument est ouvert à la visite.
Les églises et chapelles du village, autres que la collégiale (Saint-Martin-la-Vallée, la Perrière, Montmegin), méritent, elles aussi, d’être inscrites au menu des curieux.