Après avoir séparé la lumière des ténèbres, créé la nuit et le jour, la terre, les eaux, le ciel, les êtres vivants, les arbres, les fleurs, l’homme et la femme, le bon Dieu se reposa. En compagnie de saint Pierre, il contemplait l’ensemble de sa création. Les monts d’Auvergne, la chaîne des puys, les volcans, les hauts plateaux… Tout cela lui semblait beau. Saint Pierre observait particulièrement le volcan du Cantal, qui ne s’appelait pas encore Puy Mary, d’où jaillissaient le feu couvant au centre de la terre, des vagues de laves incandescentes, des bombes volcaniques léchées de flammes rouges. Le spectacle était fascinant.
Pourtant, saint Pierre affichait un air chagrin. Le bon Dieu le remarqua et l’interrogea :
« Tu ne sembles pas satisfait, Pierre. Qu’est-ce qui te préoccupe ?
− C’est-à-dire, Seigneur, je me demandais ce qu’allaient devenir ces magnifiques boules de feu et toutes ces couleurs lorsque les volcans seront éteints.
− Tu as raison, Pierre. De ces bombes volcaniques rouges, je vais faire des vaches. Elles peupleront les pentes de ces montagnes à l’herbe grasse du plus beau vert. »
Alors, le bon Dieu créa la race des vaches de Salers aux fines cornes évasées en forme de lyre. Un peu plus tard, le bon Dieu créa l’Auvergnat pour qu’il prenne soin de ces vaches exceptionnelles, capables de supporter des conditions climatiques difficiles, dotées de qualités maternelles surprenantes.
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