De ses eaux cristallines est née une légende, qui terrifia pendant des siècles les habitants du Grand-Pressigny. Pourtant, à la Renaissance, la fontaine des Ferrus alimente les bassins d’un parc grandiose, dans lequel on vient se reposer, se rafraîchir et deviser entre personnes de bonne compagnie. Découverte d’une source fabuleuse, qui cache encore bien des mystères.

La fontaine des Ferrus se trouve au bord d’un chemin, au nord de la commune du Grand-Pressigny. Une légende prétend qu’autrefois, le diable apparaissait à la pleine lune aux abords de la fontaine. Sous la forme d’un bouc, il errait aux alentours et semait la terreur parmi les habitants… Personne n’osait alors s’approcher du point d’eau.

 

L’histoire de la fontaine

En réalité, la fontaine des Ferrus est une source, qui alimente le ruisseau du même nom. Celle-ci prend la forme d’un bassin maçonné de 5m de diamètre, situé dans l’ancien parc du Château de Pressigny. À la Renaissance, ce château est une bâtisse somptueuse qui rivalise avec les grands Châteaux de la Loire. Son parc clos de 80 hectares est pourvu d’une orangerie, de jardins à la française, de bassins et de fontaines, mais surtout d’un nymphée, une grotte architecturée dédiée aux nymphes, très rare en France. À l’époque, c’est réellement la pièce maîtresse du parc, un lieu de plaisirs et de contemplation, symbole de réussite. Composé de deux bassins, le nymphée était alimenté par la Fontaine des Ferrus située à une centaine de mètres en amont, grâce à un ingénieux système hydraulique.

 

À la fin du XIXe siècle, la construction du chemin de fer qui relie le Grand-Pressigny à Esvres modifie la physionomie des abords de la fontaine et l’hydrologie d’origine. On retrouve encore aujourd’hui des vestiges du système hydraulique, qui semble toujours fonctionner en partie, mais des tuyaux en plomb qui alimentaient tout le parc, il ne reste que des fourreaux en terre cuite. Si la Fontaine des Ferrus semble avoir traversé les âges, les abords du site ont été rendus à la végétation qui cache çà et là, des blocs de pierre informes.

L’avenir de la fontaine

Nul ne connaît le devenir de cette fontaine, à la fois redoutée et canalisée. Il se murmure cependant que le site pourrait renouer avec son faste d’antan… Acquis en 2021 par le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire, le petit nymphée voisin, aujourd’hui en ruine, va bénéficier d’un grand plan de sauvegarde et de mise en valeur. Ce projet d’envergure pose la question de la restauration du système hydraulique qui le reliait autrefois à la Fontaine des Ferrus.