Avec ses dimensions imposantes – c’est la plus vaste église du département de l’Eure – et sa pierre blanche de calcaire resplendissante, elle est un véritable joyau édifié sur plusieurs siècles. Essentiellement de style gothique, elle mêle cependant plusieurs grands styles architecturaux, de l’époque romane à la Renaissance.
Une cathédrale qui évolua au fil des siècles
Mentionné au Xe siècle, consacré à la Vierge au XIe, l’édifice est au fil du temps détruit et reconstruit en raison des conflits entre les rois de France et les ducs de Normandie, puis durant la guerre de Cent Ans, ainsi que lors de la Révolution française. Largement restaurée au XIXe siècle, la cathédrale subit également les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
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Les grandes arcades romanes de sa nef (XIIe siècle) contrastent avec le chœur de style gothique rayonnant (après la seconde moitié du XIIIe siècle) entouré d’un déambulatoire et de 13 chapelles absidiales également dites « rayonnantes » (remarquables grilles en fer forgé et clôtures en bois sculptées). La nef même est dotée de huit travées – tandis que le chœur en a quatre – et de bas-côtés s’ouvrant sur 10 chapelles latérales du XIVe siècle… Découvrez aussi à l’intérieur de l’immense monument le gothique flamboyant du transept et l’impressionnante tour lanterne du XVe siècle, les nombreux et magnifiques vitraux (avec, s’ajoutant au rouge, au bleu et au vert, le fameux jaune d’Évreux !), la chapelle axiale de la Mère de Dieu agrandie sous Louis XI (qui forme comme une petite église à l’intérieur de la cathédrale) ainsi que, en plus de l’orgue de chœur, le grand orgue contemporain. Un premier orgue avait été installé dans la cathédrale au XVIe siècle, remis en état et complété au XVIIIe. Il a été en partie démantelé dans la seconde moitié du XIXe et l’ancien buffet détruit dans un incendie lors des bombardements de 1940. Un orgue de substitution venu de la ville hollandaise de Delft avait été installé dans les années 1970.
Poursuivre la visite
À l’extérieur, faites de préférence le tour des lieux pour en apprécier toute la beauté. Remarquez façades et portails, tympans, rosaces, tours – la tour nord, plus haute que la tour sud, abrite les cinq cloches fondues en 1967 par la fonderie Cornille-Havard de Villedieu-les-Poêles. Admirez les somptueuses dentelles de pierre. Levez les yeux vers la superbe flèche (« clocher d’argent » avec sa croix et son coq ?) dominant la tour- lanterne elle-même flanquée de minces tourelles octogonales, observez quantité de gargouilles expressives toutes différentes… Un cloître (une galerie à deux ailes, en fait) accolé au transept sud vous mènera à l’ancien palais épiscopal qui accueille le musée d’Art, Histoire et Archéologie de la ville (collections archéologiques, objets liturgiques, céramiques, faïences, mobilier, tapisseries, peintures…).
Vous pourrez poursuivre votre visite par une agréable promenade sur les bords de l’Iton (Miroir d’eau), apercevoir sur la place Armand Mandle le surprenant « Bâtisseur de cathédrale » – la sculpture se trouvait initialement dans la cour du musée – et rejoindre les coteaux de Saint-Michel pour une superbe vue panoramique de la cathédrale ébroïcienne !
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