Le site a probablement été occupé dès la préhistoire. Puis, à partir de 700 av. J.-C., les Grecs se seraient établis à Saint-Valery alors appelée Leuconaus, signifiant « vaisseau blanc ». L’archéologie n’a jamais confirmé cette installation grecque. Au Ve siècle av. J.-C., une occupation gauloise est attestée. En 611, le moine Gualaric, futur saint Valery, vient évangéliser la région. En 622, il est enterré dans l’abbaye primitive par ses disciples. Au cours des VIIIe et IXe siècles, l’abbaye est pillée à plusieurs reprises par les Vikings. Les reliques du saint sont vendues. Elles sont retrouvées puis rapportées au sein de l’abbaye en 981 par Hugues Capet.
En 1066, le duc de Normandie Guillaume II s’embarque au port de Saint-Valery à la conquête de l’Angleterre. Au XIe siècle, Saint-Valery gagne en importance grâce à son château, ses murailles et son abbaye, puis devient « clef du Vimeu ». La cité reçoit sa première charte d’affranchissement en 1197. La même année, Richard Cœur de Lion pille le Vimeu, prend possession de la cité, brûle les navires, saccage l’abbaye et emporte les reliques du saint à Saint-Valery-en-Caux.
Durant la guerre de Cent Ans, les Français, les Anglais et les Bourguignons se disputent la cité. En 1431, Jeanne d’Arc, prisonnière des Anglais, traverse Saint-Valery avant d’être menée à Rouen où elle est brûlée. En 1475, Louis XI fait incendier la ville pour ne pas la céder à Charles le Téméraire, allié des Anglais. Saint-Valery retrouve la paix aux XVe et XVIe siècles. Le port connaît une belle activité grâce à l’exportation des vins et à la réputation du hareng de Saint-Valery.
Les guerres de religion mettent un terme à cette période de paix. En 1568, la cité est prise par le huguenot François de Cocqueville, puis reprise par le catholique Artus de Cossé-Brissac qui massacre les protestants. La muraille est endommagée afin d’envahir la ville. La porte du haut est incendiée et son accès rendu libre de 1594 à 1606. L’abbaye doit de nouveau être rénovée.
Au XVIIe siècle, Saint-Valery est en plein essor. L’abbaye devient un centre de rayonnement intellectuel. Le port de commerce est florissant. En 1785, un arrêt du conseil du roi Louis XVI ordonne l’exécution du canal de la Somme.
Pendant la Révolution, l’abbaye et le château sont vendus comme biens nationaux. Napoléon Ier se rend à deux reprises à Saint-Valery pour y inspecter les travaux d’exécution du canal. Ce dernier est inauguré en 1821 par le duc d’Angoulême. Lors de la Première Guerre mondiale, le port de Saint-Valéry-sur-Somme est aménagé pour le débarquement de l’approvisionnement français et britannique.
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De nos jours, Saint-Valery est une destination pleine de charmes. Elle a su séduire de nombreux artistes, comme le peintre Eugène Boudin qui lui consacre plusieurs toiles ou l’écrivain Anatole France, qui raconte dans Pierre Nozière en 1899 :
« De la chambre où j’écris, on découvre toute la baie de la Somme, dont le sable s’étend à l’horizon jusqu’aux lignes bleuâtres du Crotoy et du Hourdel. Le soleil, en s’inclinant, enflamme le bord des grands nuages sombres. La mer monte et déjà, du côté du large, les bateaux de pêche s’avancent avec le flot. »
Venez flâner le long des quais, découvrez les vestiges des remparts, promenez-vous dans l’Herbarium, visitez les tours Guillaume qui offrent un panorama spectaculaire sur la baie de la Somme. Passez par l’emblématique quartier des pêcheurs, le Courtgain, pour apprécier les couleurs chatoyantes de ses façades. Autre incontournable : dans le quartier de la Ferté, la rue qui porte son nom, pleine de boutiques originales dans lesquelles faire vos emplettes !
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