Blottie dans un écrin de verdure, Ornans est le joyau de la vallée de la Loue, dans le Doubs. Ses maisons suspendues au-dessus de la rivière, ses ponts et ses hôtels particuliers des XVIe et XVIIe siècles offrent un dépaysement immédiat. Cours d’eau, falaises, patrimoine, héritage culturel… : celle que l’on surnomme la « Petite Venise comtoise » possède de nombreux atouts.

Une histoire ancienne et riche

Il faut dire que son histoire est ancienne. Elle est mentionnée pour la première fois dans une charte du XIe siècle, sous le nom de Honnans ou Hounans. Son château fort, construit sur un promontoire, voit la naissance du futur comte de Bourgogne, Othon IV, vers 1248. Le village se développe le long de la Loue, véritable moteur de l’activité économique. À partir du XIVe siècle, des moulins et scieries s’installent sur ses rives, puisant leur énergie dans son courant. Au XVIsiècle, grâce au commerce du sel de Salins, la cité connaît une ère de prospérité, avant de traverser au siècle suivant une crise sans précédent, enclenchée par la guerre de Dix Ans. S’ensuit une période d’accalmie et de paix. De grands travaux sont alors lancés au cœur de la ville : construction d’un hôpital (1715), le pavage des rues (à partir de 1735), édification de l’hôtel de ville (1739) et d’hôtels particuliers en pierre de taille. C’est au XIXe siècle que l’activité métallurgique prend toute son ampleur grâce à ses clouteries, ses tréfileries, ses forges…

 

Balade ornanaise

Se promener aujourd’hui dans la ville, c’est traverser son passé, avec pas moins de douze monuments historiques, inscrits ou classés. Les édifices remarquables s’y succèdent.

Commençons par l’église Saint-Laurent (1546-1553) édifiée à l’initiative de Nicolas Perrenot de Granvelle, ambassadeur de Charles Quint, pour remplacer celle du XIIe siècle détruite le siècle suivant par les seigneurs comtois en révolte contre le roi de France. La tour-clocher, qui a conservé sa base romane, est coiffée d’un dôme à la comtoise surmonté d’une lanterne ajourée.

Le château fort ensuite, dont il ne reste que la chapelle Saint-Georges (1289), seule épargnée par les troupes de Louis XIV au cours de la seconde conquête de la Franche-Comté. On aperçoit aussi quelques vestiges des murailles, de la base du donjon et de la demi-lune défensive au nord. Surplombant la ville, le site offre une vue imprenable sur la nature environnante.

Poursuivons avec les nombreux hôtels particuliers, construits entre les XVIe et XVIIIe siècles. Parmi les plus notables, on peut citer l’hôtel de Grospain (XVIe siècle), situé au 30 rue Saint-Laurent, ancien hôtel de ville du XVIe au XIXe siècle ; l’hôtel Sanderet de Valonne (XVIIsiècle), au 26 rue Saint-Laurent, aujourd’hui bibliothèque et archives municipales ; ou encore l’hôtel de Sagey d’Arros (XVIIIe siècle), au 12 place Courbet.

 

 

Notons enfin les deux ponts les plus remarquables de la cité : le pont de Nahin (XVIIe siècle) qui permet d’accéder au quartier de Nahin situé en rive gauche de la Loue, et le Grand Pont, point de passage principal entre les quartiers rive droite et rive gauche de la Loue.

 

Gustave Courbet à Ornans

On ne pourrait terminer sans évoquer un illustre Ornanais, le peintre Gustave Courbet (1819-1877). La ville lui a inspiré de nombreux tableaux, dont le célèbre Un enterrement à Ornans. Un musée lui est dédié, installé au cœur même de sa maison natale, l’hôtel Hébert, et dans deux bâtiments contigus, rue de la Froidière. La collection permanente expose une soixantaine de ses œuvres et attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs. Son atelier, situé 14 avenue Maréchal de Lattre de Tassigny, est également ouvert au public. Parallèlement, huit parcours de randonnées sur les traces de l’artiste ont été conçus afin de s’imprégner des ambiances qui ont marqué et façonné son regard. Incontournable !