L’île Sainte-Marguerite
Sainte-Marguerite, longue de 3,2 km et d’une largeur maximale de 900 mètres, est la plus grande des deux. Elle doit son nom, dit-on, à la sœur d’Honorat, l’ermite qui fonda l’abbaye sur l’île voisine (qui d’ailleurs porte son nom). 152 hectares de forêt domaniale couvrent ce petit bout de terre situé, au plus près, à 700 mètres seulement de la côte.
Composé de pins d’Alep et d’eucalyptus, cet espace forestier est assez récent, car planté par l’homme au début du XIXe siècle. Il s’agit de la forêt domaniale la plus visitée de France !
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Un patrimoine à haute valeur historique, c’est ainsi que se présente Fort Royal, qui domine l’île. Renforcé par Vauban, commissaire général des fortifications (entre autres titres et fonctions) de Louis XIV, il deviendra prison d’État. Un personnage célèbre y a été incarcéré : le masque de fer. Qui se cachait derrière ? Un frère jumeau de Louis XIV ? Nicolas Fouquet, le surintendant des Finances que le roi et Colbert jalousaient ? Nul ne le sait, les historiens se déchirent sur cette question qui probablement, sauf miracle, ne trouvera jamais de réponse. Pour étancher leur soif de connaissance en la matière, les curieux sont invités à pousser les portes du musée du Masque de Fer et du Fort Royal, dans la partie la plus ancienne de ce dernier. Une possibilité offerte au terme d’une excursion qui débute dès le débarquement de la navette.
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Les curieux de nature autant que d’histoire ont la possibilité de cheminer le long des allées qui traversent Sainte-Marguerite de part en part, profitant ainsi des eucalyptus plantés par l’évêque de Gand, autre captif célèbre, en 1812. Ils ont rendez-vous, aussi, à l’étang du Batéguier, plébiscité par les oiseaux migrateurs. Pour regarder tranquillement les nombreuses espèces qui y évoluent, un observatoire a été installé. Mais l’île, comme nous l’avons dit, était aussi, du fait de sa situation stratégique, une place fortifiée. C’est pourquoi, tout en se baladant, il est possible de trouver deux fours à rougir les boulets (!), l’un à la pointe du Dragon, l’autre à la pointe de la Convention. Ils alimentaient en boulets brûlants les batteries de canons situées là-même ; de quoi laisser à distance raisonnable les navires ennemis !
Il y en a deux autres sur l’île Saint-Honorat. Ces quatre fours font partie des neuf restant en France (les cinq autres sont en Bretagne). C’est à un certain Napoléon Bonaparte, alors capitaine d’artillerie, que ces fours maçonnés doivent leur construction, en 1793. Autre patrimoine insolite, plus contemporain celui-ci : l’écomusée sous-marin, composé de six statues immergées près du rivage sud de Sainte-Marguerite. Librement accessible aux plongeurs équipés simplement d’un masque et d’un tuba, il est situé à une distance allant de 84 à 132 mètres du rivage et à une profondeur de 3 à 5 mètres.