Symbole de l’Alsace, la cigogne a bien failli disparaître, dans les années 1970. Or, des expériences de sédentarisation ont été mises en place ; ainsi on dénombre environ 900 couples, aujourd’hui.

Reconnaissable à son plumage noir et blanc et à ses pattes rouges, longues et fines, son bec rouge et ses yeux cerclés de noir, la cigogne blanche, grand oiseau migrateur qui peut atteindre 1,15 m de hauteur pour un poids de 4,5 kg et une impressionnante envergure de 2,15 m, est le symbole de l’Alsace. Représentée sur d’innombrables illustrations, elle en est même le porte-bonheur depuis qu’elle bâtit, comme guidée par un instinct, son nid au sommet des belles maisons alsaciennes, sur les cheminées qui, évidemment, ne sont pas utilisées durant leur période de reproduction.

 

En voie de disparation …

Espèce désormais protégée, elle a pourtant failli disparaître au point que l’on ne comptait plus, au milieu des années 70, que neuf couples en tout et pour tout dans la région. La cigogne blanche, qui migre en Espagne et en Afrique de la mi-février à fin août avant de passer, en principe, le reste de l’année en France, ne revenait plus. La sécheresse – à commencer par celle qui a sévi en Afrique, et qui a entraîné la réduction des populations résidant habituellement en Europe occidentale, notamment en France –, la disparition des prairies, le drainage des zones humides, la dangerosité des lignes électriques avaient fini par la décimer ou la faire fuir.

… puis réintroduction

Définitivement ? Non. Des initiatives ont été entreprises pour retourner cette triste situation : expériences de sédentarisation – après trois ans en captivité, les cigognes ne migrent plus, à condition pour elles de trouver suffisamment de nourriture sur place –, mesures de protection de leur habitat, interdiction de certains pesticides, protection et restauration des zones humides. Dès lors, les cigognes ont fait leur grand retour dans leur région de cœur, où 300 couples ont été recensés en 2001, jusqu’à 900 plus récemment. Un parc leur est même dédié : Cigoland, ouvert en 1974 à Kintzheim, qui a participé très activement au repeuplement du grand échassier en Alsace.

Et les villageois d’entendre de nouveau et avec bonheur non pas les cris de cet oiseau quasiment mutique, mais ses claquements de bec très sonores. Car c’est ainsi que les adultes, dans le nid, se saluent…