Le tournage eut lieu en 1963, sous le soleil. Si le film sorti en 1964 connut un énorme succès, reçut la Palme d’or au festival de Cannes et fit connaître la ville portuaire à travers le monde, les airs se fredonnent encore aujourd’hui avec émotion (« Non, je ne pourrai jamais vivre sans toi », sur une musique de Michel Legrand) et nombre de gens viennent retrouver l’atmosphère de l’époque à Cherbourg.
Rendons-nous d’abord à la célèbre boutique colorée de parapluies de Madame Émery située au 13, rue du Port (d’abord quincaillerie et aujourd’hui magasin de tissus).
Promenons-nous sur les quais (quai de Caligny le long de l’avant-port avec son ancien café, Pont tournant et quai Alexandre III au niveau du Bassin du Commerce), là où marchent Geneviève et Guy, la jeune femme ensuite avec celui qui deviendra son mari, et plus tard enfin Guy, seul et meurtri, de retour d’Algérie.
Reconnaissons peut-être, rue de l’ancien Quai, le garage du Port ou de la Poste où Guy est employé. (Il faisait beau lors du tournage ; ce sont les lances à incendie des pompiers qui créèrent la forte pluie du début !)
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Un p’tit coin d’parapluie
Allons jusqu’au superbe théâtre à l’italienne de la ville, place du Général de Gaulle, où les deux amoureux assistent à une représentation de Carmen. Cherchons dans la rue Gambetta l’entrée du dancing : c’est à l’emplacement de l’ancien hall de La Presse de la Manche, au 14 plus précisément. Empruntons aussi le Passage Aubry jusqu’à la cour Marie et revoyons à l’angle du magasin de fruits Geneviève, Guy et son vélo glissant le long du mur de briques.
Partons à la gare comme au moment du départ. Le buffet-café n’existe plus, les lieux ont changé… mais retournons-y cette fois-ci lorsque reviendra Guy. Revenons sur nos pas jusqu’à la place de la Révolution pour la scène du fameux carnaval (avec Geneviève au milieu de la foule), puis entrons non loin de là dans la belle basilique Sainte-Trinité où ont lieu le mariage de Geneviève et les obsèques d’Élise, tante et marraine de Guy. Et essayons de trouver un soir de décembre enneigé la station-service de la fin (à nouveau quai Alexandre III) pour rejoindre Guy, Madeleine et leur petit François. Une voiture arrive (avec Geneviève et Françoise), qui repartira bientôt…
Aujourd’hui, découvrons de surcroît et toujours quai Alexandre III « Le Parapluie de Cherbourg ». Oui, depuis 1986, Jean-Pierre Yvon (qui a assisté dans sa jeunesse au fascinant tournage) et son fils Charles – depuis 2018 – donnent vie au parapluie mythique d’abord appelé « Le Véritable Cherbourg ». La manufacture renommée et haut de gamme au savoir-faire d’exception se trouve dans un élégant bâtiment situé face au port !
Notons enfin que de jolis parapluies suspendus ornent une rue piétonne en période estivale, que des visites guidées sont organisées sur les lieux du tournage et qu’un circuit de découverte avec panneaux de présentation est installé depuis 2013 dans dix lieux de la ville. C’est également cette année-là, à l’occasion des 50 ans de tournage et de la sortie d’une version restaurée du film, qu’ont été accueillis la fille du réalisateur et le fils du compositeur (les deux enfants figurant dans la scène finale).
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