Situé en Côte de Beaune, le château de Meursault est l’un des plus grands domaines viticoles de Bourgogne. Simple moulin au XIe siècle, il connut un nombre important de transformations au fil des siècles avant de devenir la demeure et la propriété viticole de 65 hectares que nous connaissons aujourd’hui.

Un grand nom des vins de Bourgogne ! Propriété viticole qui regroupe 35 appellations sur 110 parcelles et 65 hectares, ce domaine de Côte-d’Or, qui porte le nom de l’appellation éponyme – une particularité en Bourgogne (contrairement au Bordelais, où il y a en revanche de nombreux châteaux viticoles) –, trouve son origine… dans un moulin, le moulin Foulot. Cela nous entraîne tout de même au XIe siècle, à l’époque des fiefs ! C’est bien plus tard, en 1666, qu’une maison seigneuriale est bâtie dans un enclos près du moulin. Hormis le corps de logis, elle comprend deux écuries, un pressoir, un cellier, un colombier, un four et un jardin. Tous les attributs d’un domaine seigneurial de l’ancien régime ! Et tout ce qui est nécessaire à l’exploitation des vignes qui s’étendent alors sur Meursault et Monthélie.

De maison seigneuriale à château

Jusqu’en 1758, l’enclos qui comprend ce domaine passe de 7 à 30 ouvrées (une ouvrée correspondant, en Bourgogne, à la surface de vigne qu’un homme peut bêcher durant une journée de travail, soit 4,28 ares). Dans le même temps, le parc et la demeure, celle-ci devenant un vrai château, gagnent en confort et en allure, une terrasse, des allées et des bâtiments étant créés. L’avant-corps sera ajouté au monument au XIXe siècle. Au milieu du XXe, le château connaîtra d’autres transformations : les tuiles plates remplaceront les ardoises sur les toitures, l’avant-corps perdra ses balustrades de pierre, la porte centrale accueillera des ventaux Louis XV, et les murs seront débarrassés de leur crépi.

 

 

Laissons-nous surprendre

S’il a toujours existé, le parc de 2 hectares a été agencé à l’anglaise au XIXe siècle par la famille Serre. Hormis le cèdre, qui affiche l’âge vénérable de trois siècles (!), il recèle une glacière, vaste trou que l’on remplissait de neige et de glace en hiver, ce qui permettait de garder les aliments au frais pendant au moins cinq mois. Mais l’endroit réserve d’autres surprises, tel ce pigeonnier, déplacé de son lieu d’origine, dans la cour d’honneur, vers l’actuel (on en a profité pour le reconstruire en plus grand), l’orangerie de briques et de pierres, datée du XIXe siècle, qui servait à abriter les arbustes durant la période froide (c’est aujourd’hui l’accueil des visiteurs), et les caves bien sûr : creusées aux XIIe, XIVe et XVIe siècles, elles s’étendent sur 3 500 m2 sous le château et ses dépendances. 800 000 bouteilles et 2 000 fûts peuvent y trouver refuge en attendant preneur. Les deux nefs voûtées d’arêtes en arc surbaissé, retombant sur les pilées carrées, sont exceptionnelles.

 

Un vignoble d’exception

Hôtes de ces caves, les vins sont produits sur le domaine qui s’étend d’Aloxe-Corton à Puligny-Montrachet. Premiers crus de Volnay, Pommard, Beaune, Savigny-lès-Beaune et grand cru Corton, tous vins de garde (les grands rouges peuvent rester des décennies en cave), sont issus du Pinot noir. Le Chardonnay, lui, donne naissance aux Puligny-Montrachet Premier Cru Champ Gain et Champ Canet, Savigny-lès-Beaune, Beaune et Corton-Vergennes. À Meursault même, dans la catégorie vins blancs toujours, ce sont les noms de Premiers crus Les Charmes Dessus, Charmes, Perrières et le Clos des Grands Charrons qui sonnent aux oreilles des œnophiles. Tous mis dans des bouteilles qui rappellent le flacon unique dessiné au XVIIIe siècle.

En cuisine !

Les vins rouges s’accordent avec les œufs en meurette, le bœuf bourguignon, le poulet façon Gaston Gérard (une recette typique de la région), les blancs avec les escargots ou une omelette aux truffes. L’ensemble forme la cuisine bourguignonne dans sa plus belle expression !