Au total, trente-trois souverains ont été couronnés là où Clovis s’était fait baptiser le 25 décembre 496, fondant ainsi la monarchie chrétienne. Le choix de Reims comme lieu traditionnel du sacre, un demi-millénaire après, plus qu’un hommage au mérovingien, est surtout dû à l’influence des archevêques locaux.
Une architecture remarquable
Au-delà de cette particularité historique, Notre-Dame de Reims, édifiée à partir de 1211 et achevée au milieu du XIVe siècle – elle sera en partie reconstruite après un nouvel incendie, en 1481 –, est un chef d’œuvre de l’art gothique. C’en est même un fleuron. Plus vaste que Notre-Dame de Paris, avec cent-cinquante mètres de long, quarante-huit de large et quatre-vingt-sept de haut pour son clocher, elle doit aussi une grande partie de sa notoriété à la lumière qui la pénètre, grâce notamment à la « fenêtre rémoise », fenêtre-châssis indépendante des murs qui l’entourent, principe dupliqué dans tout l’édifice. Mieux : les architectes d’antan remplacèrent la pierre par les vitraux. Une technique nouvelle promise à un grand succès… Plus près de nous, trois verrières, œuvres de Marc Chagall, ont été installées en 1974, tandis qu’en 2011 et 2015, ce sont des vitraux signés Imi Knoebel qui ont été posés.
Ce qui surprend encore dans cette cathédrale consacrée à la Vierge Marie, ce sont les statues : on en dénombre 2 303, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui assurent à Notre-Dame de Reims la place de cathédrale de France la plus riche en la matière. La Galerie des Rois en possède 56, dont l’une représente Clovis se faisant baptiser. D’autres, au niveau du portail central de la façade occidentale, évoquent la vie de Marie, d’autres encore celle de Jean-Baptiste, etc.
Endommagées au cours de la Première Guerre mondiale, les tours et la charpente ont été restaurées au XXe siècle : cette dernière, vraie prouesse technique, a été réalisée en béton armé. Une spécificité de plus !
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