Longtemps oubliée, la géline, revenue à tire-d’aile, se retrouve aujourd’hui au menu de nombreux maître-coqs d’Indre-et-Loire. Mais avant de la déguster, faisons les présentations…

Une volaille recherchée

Bien que présente dans les basses-cours des éleveurs amateurs, la géline reste relativement rare sur les étals. Elle est portant très demandée et se vend sans problème à des prix hauts perchés. Mais ses éleveurs sont trop peu nombreux pour répondre aux attentes du marché.

 

Née en 1913

Établi par un certain Jean-Baptiste Martin, inventeur du terme « Géline de Touraine », le standard de la race a été reconnu par la Fédération des Sociétés d’Aviculture de France en 1913. Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’existait pas avant, bien sûr. Mais on l’appelait « poule noire », tout simplement…

 

 

D’origine lochoise

On trouve des gélines de Touraine ailleurs qu’en Touraine. Il y a quelques années, existait encore un « championnat de France de la géline de Touraine » ! Pour autant, le berceau de l’espèce est à Loches.

Le succès de la géline fut fulgurant des années 1930 jusqu’à l’après-guerre (il y avait alors 700 000 individus rien que dans notre département). Mais la concurrence des hybrides anglais et américains a fini par lui faire battre de l’aile. Il faudra attendre le milieu des années 80 pour qu’elle renaisse…

Géline, le retour

On doit à Maurice Brault, président de la Société avicole de Touraine (SAT) au mitan des années 80, la découverte, dans une ferme du Lochois, de volailles correspondant aux critères de la géline. Eurêka ? Pas si vite, car le passionné se heurta au refus des propriétaires de se séparer de leurs chers gallinacés. L’idée de M. Brault, plein de malice il faut bien le dire, fut de récupérer des œufs auprès du pâtissier que le couple de fermiers ravitaillait. Six douzaines, à partir desquelles il fit naître quelques poules. Une mise en incubation fut réalisée deux ans plus tard par la société avicole : le 11 avril 1987, 200 poussins gélines venaient au monde ! Un cheptel fut établi à Genillé par un membre de la SAT.

La géline standard

Il serait trop long d’énumérer toutes les qualités auxquelles doit répondre une géline de Touraine digne de ce nom. On relèvera toutefois qu’elle doit avoir une taille un peu supérieure à la moyenne, un corps ample, allongé, une tête fine, une crête régulièrement et finement dentelée, une queue assez forte, des jambes et tarses de grosseur moyenne, d’un gris ardoisé, complètement dépourvus de plumes. Elle doit peser 2,5 à 3 kg, et bien sûr, arborer un plumage noir à reflets métalliques. Le coq a ses propres qualités, mais il est de la même couleur, bien sûr !