C’est l’un des châteaux les plus célèbres de France, et même du monde. Surnommé le Château des Dames, Chenonceau doit sa réputation aux femmes qui l’ont façonné au fil des siècles et qui ont laissé des empreintes indélébiles…

Honneur à la première d’entre elles dans l’ordre chronologique : Katherine Briçonnet. Épouse de Thomas Bohier, bourgeois de Tours anobli qui finira sa carrière en tant que lieutenant-général du roi et trésorier général des guerres en Italie, elle fut le véritable architecte du château – en l’absence de son mari parti guerroyer de l’autre côté des Alpes –, monument dont la construction fut lancée à partir de 1513 sur les ruines de l’ancien château dit des Marques.

 

 

Mais bien sûr, ce qui fait toute l’originalité et tout le succès du château de Chenonceau, c’est ce pont-galerie double étages, long de 60 mètres pour une largeur de six, et qui repose sur ses importantes arches. Un site exceptionnel que l’on doit à Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II, qui a fait construire le pont enjambant le Cher, et à Catherine de Médicis, reine de France et femme du même souverain, qui obligea Diane de Poitiers à restituer le domaine à la mort de son mari (1559) et qui fit construire les galeries au-dessus du pont dans les années 1570 afin d’impressionner les visiteurs de la Cour.

Richesse intérieure et extérieure

Si le raffinement de Chenonceau s’exprime à travers cette conception originale et unique, il s’apprécie également à travers la richesse de ses collections, de son mobilier et de sa décoration dans les intérieurs que ce soit la cuisine, les chambres de Louise de Lorraine (la « reine blanche », veuve d’Henri III, qui vécut onze ans de deuil ici) et de Gabrielle d’Estrées, la favorite d’Henri IV, la galerie Médicis, le salon François Ier ou encore la chambre des cinq reines… Des meubles aux tapisseries, en passant par l’importante collection de peintures (Murillo, Le Tintoret, Nicolas Poussin, Rubens…), tout ici rappelle la splendeur de la Renaissance.

Chenonceau, c’est aussi un parc et des jardins somptueux comme celui de Diane et son jet d’eau imposant, de Catherine de Médicis avec son bassin central, le potager aux fleurs ou encore le jardin Russel Page, le dernier né, inauguré en 2018, sur inspiration de croquis du célèbre paysagiste britannique du XXe siècle. Rien d’étonnant encore une fois, puisque c’est le seul château de France à avoir son propre atelier floral animé par Jean-François Bouchet, qui compose également les bouquets visibles à l’intérieur des pièces.

 

 

Un parc où se trouve également le restaurant du château près de l’Orangerie, géré par le chef Christophe Canati. Tout cela contribue à faire de Chenonceau, dont la destinée est encore, de nos jours, conduite par une femme – Laure Menier, sa propriétaire –, l’un des châteaux les plus visités et appréciés de France. Une tendance qui ne devrait pas s’inverser : grâce à la série américaine The Serpent Queen (qui raconte l’ascension de Catherine de Médicis), diffusée cet automne sur la plateforme StarzPlay, Chenonceau, qui a servi en grande partie de décor au tournage durant l’été 2021, a été vu dans le monde par quelques millions de téléspectateurs supplémentaires. Et parmi eux, de nombreux touristes potentiels…

Chenonceau vu du Cher en canoé

Vivez une expérience exceptionnelle en profitant du château de Chenonceau et de la vallée du Cher à travers une balade en canoé. Vous pourrez alors opter pour l’un des parcours proposés (de 4 à 18 km) avec ou sans franchissement d’écluses et avoir le privilège de passer sous les arches du château ! Une sortie dépaysante, magique même, qui offre une vue splendide sur le château et son entourage. À l’issue de la balade, il est également possible de se poser, se rafraichir et se restaurer, par exemple au très bucolique bar à terrines le « Bistrot Quai », installé dans la maison éclusière de Civray-de-Touraine, à 2 km en aval de Chenonceau, qui sert également de camp de base à la « Canoé Company ».