Au IIIe siècle, c’est encore une église de Vesontio, probablement dédiée à saint Etienne, comme on le faisait alors pour les premières églises, qui accueillait les évêques. Il fallut attendre le début du IXe siècle pour que la cité se dote d’une cathédrale. De style carolingien, elle est consacrée par l’archevêque Bernoin en 811 qui la dédie à saint Jean.

Dix siècles de changements

Trois nefs, deux absides, et surtout, à en croire des documents d’époque, de riches décors et un autel à « l’éclat incomparable » caractérisaient le bâtiment, qui fut remanié une première fois au XIe siècle par Hugues de Salins. Ce dernier fit également construire l’église Saint-Etienne.

Au XIIe siècle, les chapitres des deux églises se disputèrent le titre de maison-mère du diocèse. Cette « querelle des chapitres », aux nombreux rebondissements, se prolongea jusqu’au XIIIe siècle et se conclut par la victoire de Saint-Jean et, plus tard, par la fusion des deux assemblées. En 1148, le conflit réglé, la cathédrale fut reconstruite ; le nouvel édifice et ses huit autels furent bénis par le pape Eugène III. L’une de ses plus notables caractéristiques fut l’adoption, pour son appareil, d’un style « à l’antique », probablement inspiré des ruines romaines qui environnaient le site, rappelant ainsi les premiers temps chrétiens.

 

Au XIIIe siècle, à la suite d’un incendie, la cathédrale fut à nouveau remaniée et se dota de voûtes d’ogives, annonciatrices d’un nouveau style. D’autres travaux suivirent au cours des siècles : majeurs, comme le portail nord, reconstruit vers 1730, ou la galerie néogothique du XIXe siècle ; ou plus anecdotiques, comme la reconstruction du clocher, qui s’écroula en 1724, jusqu’aux restaurations plus récentes des toitures, du clocher et des façades.

Une évolution visible aujourd’hui dans les strates gothiques, romanes et baroques de Saint-Jean, et qui fait d’elle une des rares cathédrales à présenter deux chœurs opposés. Outre ces deux absides et la nef qui les relie, la cathédrale comporte sept chapelles et plusieurs salles, dont un baptistère et une sacristie.

 

Art sacré et horloge astronomique

Outre son architecture, la cathédrale se distingue par son clocher à dôme et ses dix cloches comtoises dont la plus lourde pèse deux tonnes, mais aussi par une trentaine de tableaux, qui ornent notamment l’abside du Saint-Suaire, dont Le Christ aux oliviers, La descente de croix ou La prédication de saint Ferréol et de saint Ferjeux, les deux premiers évangélisateurs de la Séquanie.

Moins liturgique mais tout aussi fascinante, une horloge astronomique, construite par Auguste-Lucien Vérité entre 1858 et 1860, et qui prit la place de celle de Constant Bernardin, est à nouveau visible après deux ans de restauration. Chef d’œuvre de technique, elle ne se contente pas de donner l’heure et de coordonner les cadrans de la cathédrale : elle indique également les phases de la lune, éclipses solaires, marées, signes zodiacaux… Au total, 122 indications sont fournies par l’horloge, surmontée, en outre, d’automates qui rejouent des scènes bibliques.

 

Quant aux œuvres sculptées, citons les chapiteaux du XIIe siècle, des bas-reliefs représentant le chemin de croix, un grand bas-relief représentant la Cène, un bénitier du XVIe siècle, la chaire à prêcher du XVe ou encore des fonts baptismaux du XVIIe. Mais l’église compte également des sculptures de sainte Cécile et de sainte Barbe, une piéta du XVIe siècle et les gisants ou représentations de Ferry Carondelet, archidiacre de Besançon, et de Louis François des Rohan-Chabot, inhumés ici, comme les comtes de Bourgogne.

La cathédrale n’a pas fini de traverser l’histoire, et si ses murs séculaires ont entendu résonner les louanges de son orgue interprétant messes et oratorios, ils répercutent désormais des notes plus contemporaines. En juin 2022, c’est Laurent Voulzy qui s’y produisait dans le cadre de sa tournée des églises.