Autrefois, les beffrois servaient de tour de guet, d’arsenal ou encore de prison. Ils étaient coiffés d’une girouette et abritaient un carillon. Les cloches qui composent le carillon permettent l’interprétation de pièces musicales variées. L’érection des beffrois remonte au lendemain des raids vikings qui ont marqué la région aux IXe et Xe siècles. Certaines communes avaient obtenu l’indépendance vis-à-vis de leur suzerain et cherchaient à l’affirmer en créant des édifices plus grands que les tours d’un château fort ou le clocher d’une l’église. Les beffrois peuvent être indépendants ou accolés à un hôtel de ville. Plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui classés au Patrimoine mondial de l’Unesco. Voici une sélection de ces majestueux édifices à découvrir.
Le beffroi d’Arras
Intégralement détruit lors de la Première Guerre mondiale et reconstruit à l’identique, le beffroi d’Arras affiche un style gothique flamboyant. Sa tour est surmontée de la couronne impériale de Charles Quint, symbolisant l’appartenance d’Arras au Saint-Empire romain germanique. Il abrite un carillon de 40 cloches. Du haut de ses 75 m, le beffroi offre un superbe point de vue sur la ville et la campagne environnante.
Le beffroi d’Armentières
Puissante tour en briques rouges, le beffroi d’Armentières culmine à 67 m. Son campanile se distingue par une ardoise de style Renaissance. Il possède un carillon de 9 cloches interprétant La Madelon et pesant 926 kg, mais aussi deux cloches indépendantes, l’une pesant 510 kg, l’autre 1,220 tonne.
Le beffroi de Bailleul
De style néo-Renaissance flamande et composé de briques jaunes, le beffroi de Bailleul atteint 62 m de haut. À l’instar d’autres beffrois, il est entièrement détruit pendant la Première Guerre mondiale, puis reconstruit. Sa girouette représente la sirène Mélusine, qui selon la légende, protège la ville. Les 35 cloches de son carillon pèsent plus de 5 tonnes.
Le beffroi de Bergues
Rendu célèbre par le film Bienvenue chez les Ch’tis, le beffroi de Bergues est reconnaissable grâce à sa girouette en forme de lion, symbole des armoiries de la ville, et à son carillon de 50 cloches.
Le beffroi de Béthune
Initialement construit en bois, détruit durant un incendie, reconstruit, rescapé de la Première Guerre mondiale et enfin restauré, le beffroi de Béthune est un miraculé ! Son carillon s’est étoffé au fil des siècles pour compter aujourd’hui 35 cloches. Au sommet du beffroi, un dragon-girouette veille sur la ville et ses habitants depuis plus de 500 ans.
Le beffroi de Calais
Haut de 75 m, le beffroi de Calais marie le style flamand et le style Renaissance. Il est fait de briques rouges et juxtaposé à l’hôtel de ville. Un carillon électrique sans cloche chante l’air de la Gentille Annette du compositeur François-Adrien Boieldieu.
Le beffroi de Douai
Mêlant architecture flamande et gothique, le beffroi en briques rouges de Douai abrite l’un des plus grands carillons d’Europe avec 62 cloches (dont la plus grosse pèse 5,5 tonnes), pour un poids total de 18 tonnes. Le carillon exécute une ritournelle tous les quarts d’heure.
Les beffrois de Dunkerque
Deux beffrois sont édifiés à Dunkerque. L’un sur l’hôtel de ville, bâti dans style Renaissance flamande tout en briques rouges et l’autre, en brique ocre, à la fois gothique et roman, dont le carillon compte 48 cloches.
Le beffroi d’Hesdin
La base du beffroi d’Hesdin est cachée par l’hôtel de ville. Il s’agit d’une tour carrée de trois étages, contenant trois cachots voûtés superposés. Un quatrième étage surmonte cette plateforme. La tour se termine par une lanterne octogonale renfermant une cloche de 2 tonnes baptisée Danièle, Marie, Pauline, Henriette, d’après les prénoms de Madame Lereuil, mère du donateur ayant permis la reconstruction du beffroi.
Le beffroi de Lille
Le plus haut beffroi d’Europe du Nord se trouve à Lille où il est construit sur 14 étages pour 104 m de haut. Il est élevé dans un mélange de style, Renaissance flamande et XXe siècle. Ce beffroi moderne ne contient pas de carillon. Le faisceau de son phare est visible à 30 km à la ronde.
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