Du 26 juillet au 11 août pour les Jeux Olympiques, puis du 28 août au 08 septembre pour les Jeux Paralympiques, tous les regards du monde entier seront fixés sur Paris.

La capitale française accueille pour la 3e fois cet événement planétaire qui dépasse le simple cadre sportif. Un grand défi mais aussi une reconnaissance pour Paris et la France, avec la promesse de jeux exemplaires en tous points, mettant à pied d’égalité par exemple femmes et hommes puisque pour la première fois il y aura la parité complète au niveau des athlètes, mais aussi athlètes valides et athlètes para, les deux événements étant complètement imbriqués et pensés comme un projet commun. L’aboutissement de sept années de préparation intense.

 

Le 13 septembre 2017, aux côtés de Sébastien Bach, le président du Comité International Olympique (CIO), et du maire de Los Angeles de l’époque Eric Garcetti, Anne Hidalgo, la maire de Paris ne cachait pas son émotion. La 131e session du Comité international olympique, réunie ce jour-là à Lima, au Pérou, attribuait les Jeux Olympiques 2024 à la ville de Paris, et dans le même temps ceux de 2028 à Los Angeles. Un accord entre les villes et le CIO avait préalablement scellé cette double attribution, mais encore fallait-il passer par le moment solennel du vote de l’assemblée olympique qui le ratifia à l’unanimité.

Pour la capitale française, le rêve olympique redevenait enfin réalité. Pour arriver à ce succès, il a fallu en effet passer par les échecs des candidatures pour les JO de 1992 face à Barcelone, de 2008 face à Pékin, mais surtout par la défaite pour l’attribution des jeux de 2012, face à Londres, alors que Paris paraissait grande favorite encore la veille du vote.

 

Des échecs qui ont traumatisé les acteurs successifs de ces candidatures, Paris étant devenue synonyme d’échec et avec elle toute la France, pays pourtant à l’origine des Jeux Olympiques modernes avec le baron Pierre de Coubertin. Oui mais pour la candidature de 2024, Paris s’est nourrie de ces échecs précédents et s’est inspirée également des victoires des villes concurrentes. De quoi décrocher une troisième fois l’accueil de l’événement planétaire, 100 ans pile après la dernière fois en 1924 (auparavant, la deuxième édition des Jeux Olympiques modernes s’était tenue également à Paris en 1900). Seule Londres en a accueilli autant (1908, 1948 et 2012), Los Angeles les rejoindra en 2028 (la ville californienne a été hôte aussi en 1932, 1984).

Parmi les changements de paradigme dans le dossier de candidature, on remarque notamment que si la candidature de 2012 était présidée par le maire de la capitale d’alors, Bertrand Delanoë, pour celle de 2024, le comité de candidature de Paris a choisi de mettre en avant des personnalités issues du milieu sportif. Il est notamment co-présidé par Bernard Lapasset, ancien président de la Fédération Française de Rugby et dirigeant du Comité français du sport international, ainsi que par Tony Estanguet, triple médaillé d’or olympique en canoë slalom (2000, 2004 et 2012) et membre du CIO. Ce dernier va rapidement devenir la pierre angulaire de la candidature parisienne et son véritable porte-parole, à la manière de ce que fut l’ancien athlète double médaillé d’or en 1500 mètres, Sebastian Coe pour la candidature de Londres en 2012.

 

Tony Estanguet

« Faire vivre la magie des jeux à un maximum de personnes »

Devenu président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, Tony Estanguet devient en effet le capitaine d’un projet qui entend marquer sa différence. « On assume d’être ambitieux mais aussi d’être audacieux » déclare Tony Estanguet en présentant les trois objectifs principaux de l’événement : « des jeux spectaculaires, des jeux populaires et des jeux durables ».  

« On a su saisir des opportunités pour organiser des jeux les plus spectaculaires possibles, plus que ce que nous avions envisagé en 2017 d’ailleurs, afin que la magie soit au rendez-vous » indiquait le président du comité d’organisation lors d’une conférence de presse début avril.

Cela s’affiche notamment à travers la cérémonie d’ouverture le long de la Seine, mais aussi par les lieux choisis pour accueillir des compétitions : le Champ de Mars, le Grand Palais, le parc du château de Versailles, la place de la Concorde pour ne citer qu’eux. « Notre ambition est de mettre le sport là où on ne l’attend pas, de le sortir des stades et salles habituelles et le mettre dans des lieux iconiques car la mission première du sport est de faire rêver, de créer des émotions » poursuit encore Tony Estanguet.

 

« Des jeux pour tous les Français »

Au-delà de l’aspect spectaculaire souhaité, cette vision est aussi celle d’une volonté d’ancrer l’événement dans le territoire qu’il soit parisien, francilien ou même de toute la France hexagonale et d’outre-mer puisque l’épreuve de surf se déroulera à Tahiti. « Nous voulons faire vivre la magie des jeux à un maximum de personnes. Ce sont des jeux populaires comme en témoigne le marathon pour tous, ce qui est une première dans l’histoire » argumente encore le chef de file du comité d’organisation.

« Des jeux pour tous les Français », ce message est martelé depuis sept ans désormais. Plus qu’un simple slogan, cette intention est notamment matérialisée par le programme « Terre de jeux 2024 » lancé en 2019 et qui regroupe plus de 4000 communes et collectivités dans toute la France. Un label peu contraignant mais qui permet « à chacun de s’emparer de l’esprit des jeux et de participer à l’événement à son niveau ».

Un moyen également de promouvoir le sport dans tous les territoires selon Tony Estanguet qui souhaite que les Jeux Olympiques de Paris, soient « un accélérateur vers une meilleure reconnaissance du sport dans la société. C’est important car les études montrent que la meilleure solution pour être en bonne santé, c’est de pratiquer quotidiennement une activité physique, au moins 30 minutes par jour. »

 

Les Jeux de Paris veulent ainsi s’inscrire dans un cercle vertueux avec comme dernier grand enjeu celui des « jeux durables ». Un point qui passe, là-encore, par l’héritage que laisseront les jeux dans toute la France. « Tout ce qu’on a mis en place ces dernières années est pensé pour cet héritage, on espère que le sport en sortira gagnant pour toutes les raisons que j’ai évoquées. »

 

En termes de durabilité, rien n’a été laissé au hasard non plus dans la préparation et la construction des jeux, avec 95% des sites utilisés pour les épreuves, déjà existants, afin de réduire les coûts importants imposés par l’ampleur de l’évènement. Les émissions carbones seront par exemple réduites par deux par rapport aux éditions précédentes, l’électricité sera 100% issue d’énergie renouvelable précise le comité d’organisation qui évoque aussi un accès aux sites pendant les épreuves qui seront exclusivement réservés aux transports en commun et mobilités douces.

 

« Des grands jeux, ce sont des jeux populaires et engagés » , martèle encore Tony Estanguet qui veut susciter l’engouement autour de cette idée. Pour ce dernier « ces jeux seront réussis, si on arrive à embarquer tous les Français avec nous ». Et malgré les polémiques et critiques qu’il y a pu avoir ces dernières années sur certains points comme la billetterie, à l’approche du double événement olympique (du 26 juillet au 11 août) et paralympique (du 28 août au 08 septembre), l’effervescence monte doucement mais sûrement.  « L’enthousiasme est important et je suis persuadé que cela sera une belle fête dans toute la France ».